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McSweeney's. Nouvelles américaines Dave Eggers (éd.) Blanche et Marie Peter Olov Enquist Lettres d'Islande W.H. Auden & Louis MacNiece Au coeur du labyrinthe Philippe Robinson Le dernier amour du président Andreï Kourkov Thé au trèfle Ciaran Carson Contre son coeur Hanif Kureishi Chants des gorges Patrick Delperdange Oreille rouge Eric Chevillard Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes russes Gary Shteyngart Ma deuxième peau Erwin Mortier Le Bureau de l'heure Jean-Luc Outers La perle de Blanca Nicole Landau La lumière du jour Graham Swift Pourquoi s'en faire? Jonathan Franzen Deux régimes de fous Gilles Deleuze Expiation Ian McEwan Les Tortues de Zanzibar Giles Foden L'Expérience Martin Amis La petite Chartreuse Pierre Péju Featherstone Kirsty Gunn Les Corrections Jonathan FRANZEN Chanson des mal-aimants Sylvie GERMAIN Le Secret Anna ENQUIST Louisa Benoît JACQUES |
McSweeney's. Nouvelles américainesLa revue McSweeney's a été créée en 1998 par le romancier Dave Eggers, l'auteur de Suive qui peut. Il l'a conçue comme un laboratoire de formes et un lieu d'accueil pour des écrivains aventureux. On trouvera ici les figures majeures de la jeune génération américaine : Rick Moody, William T. Vollmann ou David Foster Wallace, mais aussi Zadie Smith (en visite amicale et transatlantique) et une pléiade de nouveaux talents. Blanche et Marie"Amor omnia vincit" l'amour triomphe de tout , c'est ce qu'elle avait écrit sur la couverture de la chemise marron qui contient les trois carnets; au-dessus, en capitales plus vigoureuses, figure le titre, LIVRE DES QUESTIONS. Comme s'il s'agissait de tester deux attitudes : celle en haut de page, énergique, optimiste et absolument neutre, et celle en dessous, frêle, prudente et presque suppliante. Comme si elle avait voulu dire : voici le point de départ, je voudrais tant que ce soit ça, oh, si seulement ça pouvait être vrai. Lettres d'IslandeCe livre de voyage, aussi divertissant qu'inattendu, est le fruit d'une joyeuse tournée qu'entreprirent deux jeunes poètes anglais, W.H. Auden et Louis MacNeice, en Islande, à l'été 1936. Les lettres qu'ils envoient au pays, en vers et en prose, débordent de blagues, de jeux de mots, de commentaires irrévérencieux sur tout et tout le monde - les gens rencontrés, la politique, la littérature, les idées de leur temps... Au coeur du labyrintheFuir Londres et ses distractions paraissait le remède idéal pour soigner la relation meurtrie entre Michael et Lucia. Le jardinier de la propriété perturbe leurs plans. Au fur et à mesure, les événements deviennent plus angoissants et la relation de Michael avec Magda menace de détruire l'équilibre fragile mais subtil entre les habitants du domaine et la nature. Le dernier amour du présidentPrésident de la République d'Ukraine? Rien ne prédispose Sergueï Bounine à occuper ce poste. Son imprévisible ascension, dénuée de coups bas et d'ambition personnelle, se fait presque malgré lui. De la fenêtre de sa salle de bains, son point d'observation préféré, il se remémore le passé : les années de jeunesse à la sauce communiste, un frère jumeau pas si fou que ça, une mère préoccupée d'arrangements avec le système, le vieux David Isaakovitch amoureux de sa cabane sur une île au milieu du Dniepr
Et maintenant, il lui faut affronter le post-communisme, la greffe d'un nouveau coeur et tous ceux qui rêvent de l'empoisonner
Un roman prémonitoire. (Présentation de l'éditeur) Thé au trèfleThé au trèfle a toutes les apparences d'un récit fantastique conçu à partir du célèbre tableau de Van Eyck, "Les époux Arnolfini", mais, à l'instar de ce tableau si énigmatique, il est infiniment plus que cela. C'est l'histoire d'une potion magique qui donne son nom au livre; ce sont les aventure d'un jeune garçon appelé Carson et de sa fée de cousine, Bérénice, qui croient tous deux entrer dans le tableau et voyager dans le temps depuis notre époque; c'est le récit de l'amitié entre Ludwig Wittgenstein (le philosophe) et le père Brown (le prêtre détetective de Chesterton); c'est une encyclopédie d'anecdotes hagiographiques, une succession de détails savoureux sur l'art de peindre; c'est une fable, une histoire d'amour, un essai d'érudit sur la peinture flamande. (
) Contre son coeurÀ l'origine de ces mémoires : la découverte par Hanif Kureishi d'un manuscrit abandonné qui raconte l'enfance de son père à Bombay alors que le monde s'effondre et que l'Inde se sépare en deux selon des lignes religieuses une famille qui avait vécu en Inde depuis des générations devait désormais accepter une identité pakistanaise. Commence alors un voyage qui amène Kureishi de l'enfance privilégiée de son père près de la mer à Bombay à sa vie d'adulte dissimulé dans les banlieues de Bromley de jour, fonctionnaire de l'ambassade du Pakistan à Londres; de nuit, écrivain, espérant obtenir un jour une reconnaissance littéraire. Hanif Kureishi nous offre un remarquable point de vue sur la naissance d'un écrivain lui-même à travers ces mémoires qui, tout en décrivant l'histoire de sa famille, expliquent comment sa propre destinée littéraire s'est accomplie en partant des vaines tentatives d'écriture de son père. (Présentation de l'éditeur) Chants des gorgesVariation en sept chants sur le thème de l'enfant sauvage, le roman de Patrick Delperdange suit l'étrange dérive d'un être des limites. Un jeune garçon en cavale, soupçonné d'avoir tué le curé de son village, rêve d'avoir la force de débarrasser sa mère de l'homme brutal qui partage sa vie. Obsédé par les «saletés» que font les animaux et les êtres humains entre eux, il est capable de violences sans nom mais reste auréolé d'un halo mystérieux de pureté. Oreille rougeCet écrivain aime sa chambre, sa table, sa chaise, dans la pénombre : on l'envoie en Afrique où sont les lions, dans le soleil. Que va-t-il cherche là-bas? Un grand poème, dit-il. Ou ne serait-ce pas plutôt l'inévitable récit de voyage que tant d'autres avant lui ont rapporté? On l'a lu déjà, et relu. L'auteur va prétendre que des indigènes l'ont sacré roi de leur village. Il aura percé à jour les secrets des marabouts et appris de la bouche d'un griot vieux comme les pierres quelque interminable légende avec métamorphoses. Le pire est à craindre. Par bonheur, l'aventure tourne court. L'hippopotame se cache. L'Afrique curieusement ne semble guère fascinée par le courageux voyageur. En revanche, celui-ci prend des couleurs : est-ce le soleil ou la honte? Nous l'appellerons Oreille rouge. (Présentation de l'éditeur) Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes russesJuif, Russe, Américain, New Yorkais, 25 ans, études brillantes, issu d'une famille parfaitement assimilée (père médecin, mère femme d'affaires), Vladimir Grishkin s'ennuie dans les bureaux insalubres d'une association d'aide à l'insertion des immigrants. Vladimir a de l'humour, un accent charmant. Et il est très malin. Peu scrupuleux, il est tout de suite repéré par un certain Ribakov, lequel en échange d'un vrai passeport lui promet une vie meilleure
à Prava, capitale d'un pays imaginaire en Europe de l'Est. Ma deuxième peauÉlevé dans un village de Flandre, Anton est un enfant unique choyé par sa famille nombreuse, rassurante et protectrice. Le décès brutal d'un oncle, l'arrivée d'un cousin mystérieux et envahissant sonnent le glas d'une période bénie pour le petit garçon, confronté pour la première fois à la dureté de l'existence. Vient l'âge des secrets, des découvertes et des premières amours, puis l'événement qui fera basculer Anton dans le monde des adultes. Le Bureau de l'heureResponsable de l'heure, et donc du temps, à l'Observatoire royal d'Uccle, Célestin a beaucoup plus de mal à gérer le temps de sa vie. La perle de BlancaPremier récit d'une captivante septuagénaire, La lumière du jourIl aura fallu attendre sept ans depuis La dernière tournée pour retrouver enfin le talent de Graham Swift. Pourquoi s'en faire?Politiques, polémiques ou personnels, ces neuf essais parus aux Etats-Unis sous le titre splendide de How to be alone, s'efforcent chacun de résoudre une contradiction: entre l'art et la culture de masse, le besoin d'intimité et l'empire de la publicité, la médicalisation outrancière et le sens magique de la vie, la puissance "impériale" de l'Amérique et son incapacité à protéger la dignité humaine. On y comprend (en doutait-on encore?) que pour l'auteur des Corrections, la fiction est le laboratoire de la réalité, que derrière chaque oeuvre de littérature, il y a une personne, une société et cela fait un bien fou. Signalons également, pour ceux qui ne l'auraient pas encore, ou voudraient le répandre autour d'eux, la parution en poche (Points Seuil) de Corrections.Jonathan FRANZEN, Pourquoi s'en faire?, Paris: L'Olivier, 2003. - (Traduit de l'anglais par Rémy Lambrechts) Deuxième volume de textes et entretiens de Gilles Deleuze L'Expérience"On n'écrit pas sur un sujet mais autour d'un sujet
, déclare Martin Amis. Et son "sujet" ici, c'est bien la vie, "l'essentiel de la vie". Loin de tout narcissisme, l'auteur de London Fields et de L'Information, revient sur les événements et les visages qui hantent son existence (son père, bien sûr, l'écrivain Kingsley Amis, sa cousine tragiquement disparue, sa fille
), transformant ce livre en une magnifique réflexion sur la filiation, le deuil et le souvenir. Et Martin Amis révèle sa grandeur littéraire non par l'évocation d'une carrière, mais par une attention constante à la manière dont les mots façonnent notre existence et par son effort héroïque pour conférer au chaos du vécu la cohérence que seul permet le roman. La petite Chartreuse"Pour Vollard, Eva devenait la petite Chartreuse. Silencieuse sans en avoir fait le voeu. La très pâle moniale. L'enfant cloîtrée. L'enfant privée de voix et de joie, privée d'enfance. Mais au fil de ces errances dans la Chartreuse, bizarrement, ce n'était pas le poids écrasant et absurde de l'accident que Vollard ressentait en compagnie de la petite fille, mais un inexplicable allègement, un soulagement, un apaisement dû à ce rituel de marche lente, de silence, de contemplation de choses infimes. Comment un si petit être, émettant si peu de signes, pouvait-il lui donner cette impression de discret équilibre? Le sentiment confus que tout pouvait se résumer à ce va-et-vient entre la librairie et l'hôpital s'intensifiait encore en passant, Eva à ses côtés, du centre spécialisé à la nature sauvage." FeatherstoneDe Featherstone, petite bourgade où il est né et qu'il n'a jamais quittée, le vieux Sonny Johanssen - qui se fait appeler Son - connaît tous les chemins et toutes les histoires. Les CorrectionsIl se peut bien que Jonathan Franzen ait réussi un coup de maître : son roman est aussi brillant que ceux des intellectuels «postmodernes» qu'il admire tant mais infiniment plus accessible. Comme Don DeLillo ou William Gaddis, il éblouit le lecteur de riffs incisifs sur la vie contemporaine, mais plutôt que de livrer sa vision du monde au travers de feux d'artifice rhétoriques un peu froids ou d'intrigues byzantines, il l'intègre à la vie de caractères à l'humanité touchante.Une telle simplicité pourrait paraître suspecte, mais c'est justement là la grande idée Jonathan Franzen donne un nom à l'Amérique : la famille Lambert. Pour un continent entier en train de sombrer dans la folie, il nous offre de vrais personnages que nous pourrons rappeler et citer en exemple. Le père, Alfred, ingénieur retraité de la Midland Pacific Railroad, glisse doucement vers la démence, alors qu'une de ses propres inventions inspire un géant pharmaceutique dans un développement révolutionnaire du traitement de sa maladie. Sa femme, Enid, dévouée jusqu'à l'obstination, s'enfonce dans le déni, tout comme leurs enfants, chacun à sa façon. Chip, qui a ruiné sa «sinécure» académique en séduisant une étudiante voit sa nouvelle carrière de scénariste s'effilocher. Denise, trente-deux ans, officie comme chef de cuisine dans un nouveau restaurant de luxe de Philadelphie et sa vie sentimentale semble perpétuellement tremper dans l'eau bouillante. Gary, l'aîné, est un banquier installé, «strictement matérialiste» qui se demande si son étouffant mariage n'est pas en train de le rendre complètement fou. Chacun de ses personnages nous habite tour à tour, jusqu'à leur réunion, obsessionnellement orchestrée par la mère, pour un Noël familial qui se déroulera dans les larmes. S'étirant depuis le Midwest des années 50 au Wall Street et à l'Europe de l'Est d'aujourd'hui, Les corrections entraîne le monde discret des vertus civiques et des inhibitions sexuelles dans une collision violente avec l'ère de la surveillance domestique, des démissions parentales, des remèdes chimiques instantanés et de la cupidité mondialisée. Drôle et corrosif à la fois, captivant, puissant, lyrique et profondément émouvant, Les corrections est une performance constante d'une intelligence humaine absolument éclectique et totalement compassionnelle. Jonathan FRANZEN, Les Corrections, Paris: L'Olivier, 2002. - (Traduit de l'anglais par Rémy Lambrechts)
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Chanson des mal-aimantsLaudes-Marie Neigedaoût est abandonnée à sa naissance à la porte d'un couvent (d'où son nom !). Elle se forgera une vie en participant fortuitement et intentionnellement à celle des autres et aux drames dont elle est le témoin. Sylvie GERMAIN, Chanson des mal-aimants, Paris: Gallimard, 2002. Mais je joue sur tous les pianos, dit Dora, Bechstein, Bösendorfer, Steinway, des plus minables aux plus beaux. Je m'assieds devant et je joue. Louisa
Plus qu'un coup de coeur, c'est un infarctus dû à un excès d'hilarité!
Benoît Jacques, dont les illustrations apparaissent dans les magazines les plus sérieux, a FONDU UN FUSIBLE En d'autres termes, il a pété les plombs et dans l'obscurité conséquente, plus personne ne sait qui est qui! Ou alors, il resté trop longtemps enfermé dans la bibliothèque de ses enfants et son cerveau a tout mélangé Quoiqu'il en soit, son histoire de gamine prénommée Hélène ou Huberte (alors que la couverture du livre annonce Louisa) ou peut-être Gérard (prénom masculin aux dernières nouvelles), donc, son histoire ou sa non-histoire est loufoque, cocasse, absurde et définitivement désopilante. Trente et une informations contradictoires au sujet des aventures de la fillette se succèdent pour créer la confusion dans l'esprit du lecteur un tantinet cartésien. Par exemple, - information 4 : Hélène-ou-Huberte "joue gentiment avec sa poupée dans sa chambre". Sur le dessin en vis-à-vis, elle est plutôt occupée à lui massacrer la chevelure - information 5 : Elle n'est pas du tout dans sa chambre "mais dans la cour de la modeste maison où ses parents, qui ne sont certes pas riches, vivent heureux malgré tout", information brutalement démentie par le dessin sur la page de droite! En fait, H. se trouve dans le parc d'un château (au choix : celui de son père, son oncle, son tuteur ou son père adoptif, prétendu roi du Luxembourg) où elle s'agite comme une excitée sur une balançoire qui l'éjectera beaucoup plus tard. Après un vol plané mémorable, elle atteint au lieu-dit "les Trois-Tilleuls" qui sont des chênes pourvus de feuilles non identifiables Hélène-Huberte pourrait aussi être le petit chaperon rouge (elle rencontre un loup livreur de pizzas) ou Boucle d'or (et trois ours amateurs de porridge) puisque l'histoire (si on a bien compris, mais rien n'est moins sûr) se termine comme elle a commencé, au "Luxembourg", pays de contes de fées bien connu Benoît Jacques offre avec Louisa un bon moment de franche rigolade, dans son style Dubuffet pour le portrait graphique des personnages et non-sense pur british pour le texte. Benoît JACQUES, Louisa, Paris: École des Loisirs/Mouche de Poche, 2001. |