Bon-a-tirer est une revue littéraire diffusant en ligne, en version intégrale des textes courts originaux et inédits écrits spécialement pour le Web par des écrivains actuels principalement de langue française.






Ce chapitre est extrait du livre à paraître en septembre 2012 : Anne de France, Le Siège de Brest, texte traduit en français moderne, présenté et annoté par J.-F. Kosta-Théfaine, Paris, Editions du Cartouche



 

 
LE SIÈGE DE BREST. D’ANNE DE FRANCE (CHAPITRE IX)
TRADUCTION EN FRANÇAIS MODERNE PAR JEAN-FRANÇOIS KOSTA-THÉFAINE

Anne de France (1461-1522) nous raconte, dans sa nouvelle intitulée Le Siège de Brest, comment le seigneur du Chastel, qui subit le siège du Prince de Galles au château de Brest, accepte finalement de se rendre ; et laisse, comme gage de sa parole, son fils en otage.
     Mais, alors que les secours arrivent, l’Anglais ne tient pas son engagement, refuse de rendre l’enfant et réclame la citadelle.
     Aussi, pour sauver l’honneur de son époux, sa femme accepte de sacrifier son enfant.
     Ce texte émouvant et cornélien nous rappelle la force des obligations liées à l’honneur féodal.


Lorsque le Prince eut entendu la réponse du seigneur du Chastel, qu’il trouva trop sévère à son goût, il donna, en désespoir de cause, l’ordre à son prévôt de saisir le fils du seigneur du Chastel et de lui lier les pieds ainsi que les mains ; chose qu’il fit. Le Prince, voyant le héraut du seigneur du Chastel, lui donna l’ordre de ne pas partir, sous peine de mort, sans qu’il lui en ait donné l’autorisation, cela jusqu’à ce qu’il eut porté la réponse concernant la rançon du fils de son seigneur. Lorsque l’enfant se vit ainsi ligoté, il dit, tout étonné, au chef de ses gardes :

« Thomas, mon ami, que se passe-t-il ? Pourquoi m’attache-t-on ? »
Thomas, en soupirant, lui répondit :
« Mon ami, c’est monseigneur qui a ordonné cela, afin que lorsque vos gens vous verront ainsi, ils ressentent plus de pitié à votre égard. »

Il demanda alors si, compte tenu qu’il n’avait pas été secouru, cela signifiait que son père avait refusé de rendre la citadelle. Le prévôt lui dit que le Prince avait ordonné qu’il soit conduit devant celle-ci, afin que son père se rendît aussitôt, puisqu’il souhaitait voir son fils.

Il voulait le rassurer par de belles paroles, comme il sied à un enfant de son âge. Il lui donna ensuite à manger et à boire.

Copyright © Jean-François Kosta-Théfaine, 2012
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